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Concours, chambres de commerce et réseautage, un must?

Quand on parle d’activités de représentation, il n’est pas rare d’entendre des avis diamétralement opposés sur la question. Typiquement, soit l’entrepreneur adore les soirées cocktails et rencontrer de nouvelles personnes avec qui échanger sur son entreprise, soit l’entrepreneur hausse les sourcils en invalidant ces opportunités comme étant le rendez-vous mensuel des m’as-tu-vus shawiniganais. Qu’en est-il vraiment?

Le palais des miroirs ?


« J’ai l’impression que c’est un monde fake. » « À quoi bon y aller? Ce sont des clics fermées et nous n’en faisons pas partie. » « Les entreprises qui vont là, ce sont des entreprises de [tel domaine] et nous sommes tellement dans autre chose. Nous ne serons pas légitimes. » « Ce ne sont que des gens qui aiment être le centre de l’attention qui vont là. Je ne suis pas comme cela. »


Entendre ces paroles dénotent à quel point les entrepreneurs ont des croyances invalidantes quand vient le temps de faire reconnaitre leur travail et leur apport à la société. Leurs idées préconçues les empêchent de bénéficier des biens-faits commerciaux et personnels associés à ces activités. Et d’ailleurs, qui a dit que le fait d’aller dans un événement social impliquait nécessairement une personnalité-type ou un modèle d’affaires typique? Qui a dit que tous les entrepreneur(e)s étaient constitués sur le même modèle, ayant la même personnalité, les mêmes intérêts, le même genre de produits/biens/services? Comme s’il y avait un « eux » et un « nous », homogènes. Ceux qui ont leur place et les autres, comme nous, qui n’avons pas rapport là.


Nous pourrions définir les croyances invalidantes comme étant des pensées qui sont le résultat d’expériences vécues directement ou apprises par observation, et qui handicapent la personne dans son développement personnel, son actualisation et la réalisation de son potentiel. En effet, les théories cognitives et comportementales en psychologie détaillent comment les croyances qu’on entretient (et parfois, pas très consciemment!) sont le résultat de nos expériences passées. Autrement dit, nous sommes des Êtres intelligents et notre cerveau travaille constamment à tirer des conclusions, à nous nous faire une idée, sur les choses que nous vivons, les expériences que nous observons et sur comment se déroule la vie. Nous réfléchissons sans cesse. La somme de ces réflexions, l’ensemble de ces croyances, forme notre compréhension du monde, notre perception de nous-mêmes (notre identité) et notre manière d’entrer en relation avec les autres. C’est le fondement de comment nous percevons la réalité et comment nous nous lions à elle.


Vous comprendrez alors que lorsque ces conclusions sont erronées (tsé, les biais cognitifs), qu’elles sont le résultat d’un processus décisionnel émotif (et donc pas trop rationnel!) ou encore, qu’elles entrent en contradiction avec une nouvelle expérience, cela peut engendrer des comportements qui nous jouent des tours.

 

Des biais cognitifs?


Ouf, comment expliquer les biais cognitifs? Imaginez une chaine de montage dans une usine. Chacun a son poste et une tâche précise à réaliser. Pour que nous soyons en mesure de produire ce que nous vendons avec cette chaine de montage, chaque personne doit accomplir sa tâche au mieux, et surtout, la séquence d’actions entre chaque personne doit être la même à chaque nouveau bien produit. C’est logique. Imaginez maintenant qu’une personne (parce qu’elle est fatiguée, émotive, démotivée) choisisse de sauter des étapes dans la chaine de montage pour économiser des forces. Que se passerait-il? Peut-être que le bien sera visuellement identique aux autres, mais qu’il sera de moins bonne qualité. Peut-être que le bien sera moins beau que les autres. Peut-être que le bien ne sera pas aussi sécuritaire que les autres.


Les biais cognitifs, ce sont des raccourcis qui se passent dans notre cerveau, à notre insu, qui créent des dégâts parfois très apparents et parfois très subtils dans nos comportements et nos émotions. Ce n’est pas de « mal penser ». Ce n’est pas de manquer de logique. C’est notre cerveau qui tombe dans des pièges qui impactent son processus de logique déductive et cela, sans qu’on s’en rende compte. Ainsi, toute personne qui a un cerveau a des biais cognitifs à l’occasion.


Dans le cas des croyances partagées par les entrepreneurs lorsque vient le temps de faire des activités de représentation, le biais que nous entendons le plus fréquemment est le biais d’attribution fondamental (le nom du biais cognitif - I know!).



Eux versus nous


Saviez-vous que lorsqu’on demande à des gens de faire une tâche super compliquée et qu’ils ne la réussissent pas (c’était 100% voulu par les expérimentateurs!), les personnes de la population générale qui observent leurs compères échoués vont les blâmer de leur échec? Ben oui, l’Humain peut être comme cela parfois… il va attribuer l’échec de la tâche (tâche qui est impossible, on se le rappelle) aux caractéristiques personnelles/intrinsèques des individus. Eux, ils échouent, car ils ne sont pas beaux/pas intelligents/trop à la recherche d’attention/dans la clique/etc.


Le plus beau avec ce biais cognitif, c’est que lorsqu’on demande à ces mêmes personnes qui jugent de réaliser la même tâche, lorsqu’inévitablement ils échouent (la tâche est impossible), ils attribuent leur échec aux circonstances et non pas à leurs caractéristiques personnelles. Nous, nous avons échoués, car les règles données par les expérimentateurs n’étaient pas claires/parce que notre tâche était plus difficile que l’autre groupe/etc. Autrement dit, nous sommes intelligents, contrairement à eux.


Bien que les explications données par les personnes qui ont participé à cette expérimentation puissent paraitre rationnelles, la vérité illustre que l’Humain moyen tend à dénigrer/invalider ce qui lui apparait comme différent ou lointain de ce qu’il connait. C’est ce qu’on appelle le biais attributionnel fondamental. Cela est un réel danger lorsque l’individu ne remet pas en question cette tendance et qu’il ne s’expose pas à des expériences permettant de créer de la nuance à ce biais – quand il n’enrichit pas son set de croyances. Il se crée, seul, des croyances invalidantes. Des croyances qui auront des impacts négatifs sur les choix qu’il fera, les comportements qu’il adoptera, le stress qu’il vivra ou encore, sur comment il interagira avec les autres dans les circonstances.

 

Avoir le courage d’aller prendre un p’tit verre dans un 5@7

Ainsi, oser aller à l’encontre de son idée préconçue n’est pas juste une question de vendre son produit, de se vendre soi-même comme entrepreneur ou d’aller attirer l’admiration de tous. Il ne s’agit pas non plus d’encourager l’establishment-qui-se-nourrit-que-de-ce-genre-de-vitrine (un autre biais fondamental juste ici…). Il s’agit d’un devoir que nous avons face à nous-mêmes de bonifier nos expériences personnelles. Plus encore, afin que ce biais ne devienne pas une croyance invalidante, il s’agit d’outrepasser sa crainte de l’inconnu et de la différence pour promouvoir sa contribution à la société, pour se donner l’opportunité de tisser des liens d’affaires, un réseau social (très utile en temps de découragement!) et pour récolter les fruits de son travail acharné comme entrepreneur.


Plus encore, et ne l’oublions pas, aller diner et prendre un verre avec d’autres personnes passionnées, intéressantes et d’initiatives, c’est surtout beaucoup de plaisir en vue! L’idée est d’y participer avec un mindset curieux où vous irez à la rencontre d’individus comme vous, qui sont des entrepreneurs, dans un contexte qui se veut plaisant et festif. Qu’y a-t-il de si terrible à y anticiper?


Enfin, participer à des concours, des activités de réseautage et se mettre au défi d’essayer de nouvelles choses, c’est une façon de continuer à se développer comme personne en pratiquant des habiletés sociales qui nous sont peut-être moins familières et qui nous permettent d’apprendre à nous connaitre tout au long de notre vie.

À bon entendeur.
Les psy trucs Inc.