Jamais trop tard pour les bilans
Jamais trop tard pour les bilans
Nous sommes en mars. Déjà 3 mois que 2022 a débuté et j’ose : comment vont vos bonnes résolutions, entrepreneurs-es? Avouons-le, entre le manque de personnel, la pandémie et, maintenant la guerre en Ukraine (hausse de l’essence et d’autres biens de consommation), la période actuelle est anxiogène. Vos énergies doivent être mobilisées pour l’entreprise, pour votre couple et votre famille. Plusieurs d’entre vous ont préparé l’arrêt des mesures sanitaires et la reprise « temps plein » des activités de votre commerce. Le texte de ce mois-ci se veut donc une opportunité pour prendre le temps de se recentrer sur ce qui est essentiel à notre équilibre, de faire un bilan de comment l’année est partie.
Il faut que, j’ai envie de, il est essentiel de
Pas si simple faire la différence entre nos obligations et responsabilités, nos désirs, nos besoins et nos valeurs profondes. Ces différents concepts sont parfois si étroitement liés. Par exemple, il est tout à fait possible que j’aille envie de prendre mon matin libre et prendre le temps de boire mon café plutôt que de me présenter au bureau. Cette envie (c’est-à -dire, comportement qui n’est pas obligatoire à ma survie, mais qui est agréable) fait également état d’une valeur profonde me concernant (m’occuper et honorer ma santé le plus possible – avoir un équilibre de vie). Par contre, cette envie va, peut-être, à l’encontre de mes obligations professionnelles (des rencontres avec des collaborateurs, par exemple) et financières (il faut que j’arrive à me sortir un salaire!). Que faire alors? Je prends mon café ou je rentre travailler?
Désir, envie = quelque chose d’idéal, de facilitant, d’agréable. (p. ex. j’ai envie de me marier avec Orlando Bloom)
Besoin = quelque chose de nécessaire à la survie (boire, manger, être aimé)
Obligations = toutes ces choses qu’on fait pour rencontrer nos engagements professionnels, sociaux, familiaux, etc., pour tenir notre parole, garantir notre honneur.
Valeur profonde = Aspect de notre vie humaine qui est porteuse de sens.
L’exercice de « faire un bilan » repose notamment sur ces concepts. On regarde l’année 2021, les derniers mois et on se demande… qu’est-ce que je ferais différemment? De quoi ai-je envie? Qu’est-ce qui serait utile pour la suite des choses, dans ma vie, dans ma job? Faire un bilan est, en somme, un exercice qu’on fait pour tenter d’être heureux, pour tenter de garder le cap. Pourtant, les études en psychologie qui portent sur le bonheur rapportent des constats intéressants. Pour être heureux, l’Humain n’a pas « seulement » la tâche et la responsabilité vis-à -vis lui-même de se créer des moments de joie (ponctuels, qui sont le résultat de désirs rencontrés), il doit consciemment faire des choix et émettre des comportements qui sont en accord avec ses valeurs profondes. Il doit mener une vie qui fait du sens pour lui, qui est porteuse de sens.
Valeurs profondes et sens à la vie
Les valeurs représentent les désirs les plus profonds, ceux qui sont dans notre cœur, et qui sont en accord avec ce que nous souhaitons nous faire vivre dans notre vie humaine. Les valeurs, ce sont « ces choses » que nous souhaitons absolument honorer de notre vivant. Ce sont « ces choses » qui sont indispensables pour avoir le sentiment, lorsque nous serons sur notre lit de mort, que notre vie a été vécue pleinement. Le docteur Russ Harris, une sommité en psychologie à cause de ses travaux sur le bonheur (qui ont mené à de nouvelles thérapies, dites de 3e vague, dans l’approche cognitivo-comportementale), a fait un inventaire des différentes valeurs chez l’Homme. Je vous l’expose ici pour vous aider dans votre réflexion. Il suffit de lire l’ensemble des énoncés et de noter la valeur proposée en ordre d’importance.
A = Valeur prioritaire, vous ne feriez pas une vie sans honorer la valeur énoncée.
B = Valeur assez importante, en accord avec vos idéaux.
C = Valeur peu importante pour vous.
Une fois que vous aurez coté toutes les valeurs de la liste, regroupez toutes les valeurs A et choisissez-en 6. Ces dernières sont vos valeurs profondes, indispensables pour avoir une vie porteuse de sens et donc, avoir une vie fondée sur le bonheur.
Je vous recommande fortement de prendre le temps de faire l’exercice avec minutie et sérieux. Votre bilan 2022 en sera grandement bonifié… et cela, sans compter votre bonheur au quotidien.
Une boussole qui indique le Nord
Vous aurez compris, chers entrepreneurs, que « faire un bilan » et faire du ménage dans nos priorités prennent une couleur particulière avec ce que nous vous exposons dans ce texte. Il ne suffit pas seulement de faire la liste des pours et des contres ou encore, de nos objectifs dans 1 mois, 1 an, 5 ans et 10 ans. Il s’agit en fait de faire un exercice de pleine conscience, de se rappeler ce qui est réellement indispensable pour nous, et d’opérationnaliser ces valeurs profondes en sous-objectifs. Par exemple, si pour moi la valeur « Amour » est dans mon top 6, comment puis-je manifester cette valeur souvent dans mes différentes relations? Peut-être vais-je organiser des 5 à 7 avec mon équipe? Peut-être vais-je être plus démonstratif avec mon/ma conjoint/e? Peut-être que je ne changerai rien du tout à mon fonctionnement, car je suis déjà en train de mener une vie en accord avec cette valeur, mais la conscience nouvellement acquise que j’agis de manière à m’honorer, à honorer ma vie, sera satisfaisante.
Un peu comme une boussole qui indique le Nord peu importe à quel point la jungle autour de nous est dense, nos valeurs permettent de nous orienter et de rester centrer, en équilibre, au travers des différents défis que nous lance la vie. Elles permettent non seulement de ne pas se perdre, mais elles permettent de retrouver notre chemin à tout coup. Ainsi, je vous pose la question, entrepreneurs, est-ce que 2022 est en accord avec vos valeurs jusqu’à présent? Quel temps vous reste-t-il quand vous pondérez vos obligations actuelles pour investir ce qui est garant de votre bonheur, vos valeurs? Est-ce possible de réorganiser le tout pour que vous soyez plus satisfait de comment se déroule vos journées, vos semaines? Est-ce possible de créer une façon nouvelle de rencontrer vos obligations tout en étant en accord avec vos valeurs? Est-ce possible d’investir cette réflexion, s’investir davantage soi-même? À défaut d’avoir du contrôle sur les circonstances qui nous entourent, prenez du contrôle sur votre boussole et le chemin que vous souhaitez marcher dans cette jungle.
À bon entendeur.
Tête Première
C'est épuisant la perfection
C’est épuisant la perfection
Depuis notre tendre enfance, le mot d’ordre est : allez, tu peux faire mieux!
La société dans laquelle nous évoluons est exigeante et quelques fois, sans pitié. Que le meilleur gagne. De ce fait, pour gagner, on se doit d’être intransigeant et donner la meilleure version de nous-mêmes et cela, la majorité du temps. Nous sommes encouragés à étudier un peu plus pour avoir de meilleures notes, à s’entrainer au minimum 4 fois par semaine pour ressembler aux modèles vus sur Instagram ou encore pour livrer une nouvelle technologie qui sera innovante et qui rapportera gros.
Ces messages récurrents liés à la performance peuvent provenir de différentes sources, que ce soit nos parents, nos amis, nos patrons. Cela nous amène à se forger un idéal, une trajectoire directe vers la perfection. Nos attitudes liées au perfectionnisme peuvent faire partie de nos traits de caractère (génétique = je suis méticuleuse, rigoureuse, à mon affaire) ou encore, peuvent être induits par nos parents qui nourrissent un soi parfait.
Le service d’aide aux étudiants de l’université d’Ottawa nous fournit une définition qui est assez complète. Le perfectionnisme implique un acharnement à se conformer à des exigences élevées, à juger de sa valeur personnelle selon sa capacité à se fixer des objectifs performants, et ce, malgré les conséquences négatives de ce comportement.
À date, j’estime que la plupart d’entre vous ont pu se reconnaitre dans les paragraphes précédents. Est-ce que cela veut dire que nous sommes tous perfectionnistes? Il est important de comprendre que le niveau de perfectionniste évolue sur un continuum allant du perfectionnisme sain jusqu’à nocif.
Perf. Sain Perf. Nocif
Brièvement, le perfectionnisme sain c’est d’avoir un souci du travail bien fait, d’être rigoureux, d’être valorisé par le travail exposé dont nous sommes fiers. Néanmoins, ce souci du détail ne devient pas un frein dans la productivité du projet en cours. De l’autre côté du spectre, le perfectionnisme nocif peut être observé lorsque cela entrave votre productivité (procrastination) par crainte de ne pas honorer vos exigences élevées. Par exemple, la rédaction d’un courriel important peut prendre jusqu’à deux heures puisqu’il n’est jamais assez bon pour vous. Un changement de virgule, recherche de synonyme, validation de syntaxe, le relire à maintes reprises, modifier les formules de politesse à la fin, etc.
DANGER
Les dangers du perfectionnisme nocif sont nombreux. Tout d’abord, pour ceux qui le vivent, cela peut les plonger dans un état permanent de souffrance puisqu’ils sont toujours insatisfaits d’eux-mêmes ou de leur entourage. Il est difficile de travailler en équipe avec une personne perfectionniste puisqu’il peut adopter une attitude contrôlante afin d’éviter les erreurs, les oublis. Les attentes élevées de la personne perfectionniste vont venir nourrir son anxiété et un sentiment de culpabilité chronique (si j’avais fait cela autrement, j’aurais dû, zut je suis con d’avoir laissé passer cela). Évidemment, cela amène une difficulté à lâcher prise (je vous ramène à l’exemple du courriel cité plus haut. Ce n’est pas de tout repos de penser à la rédaction d’un courriel tout au long d’une journée de travail). Et comme entrepreneur, vous savez que le temps compte. Le temps c’est de l’argent comme le dit si bien le dicton. Donc, de viser l’excellence est contre-productif puisque cela peut amener de la procrastination dans une journée plus stressante. « Tant qu’à niaiser sur un courriel qui me fait perdre mon temps, je vais aller magasiner des souliers en ligne pour me détendre »
Mettre de la rondeur sur un carré
En terminant, n’oubliez pas que les géants des jeux vidéo vont lancer leurs nouveaux jeux alors qu’ils sont prêts à 80 % afin de recevoir des commentaires constructifs des clients afin d’optimiser le projet ensuite. Ce n’est pas pour rien qu’il y a une multitude de mises à jour par la suite. Tentez de vous rappeler de cela lorsque vous allez remettre vos échéances à plus tard puisque le projet sur lequel vous travaillez n’est pas parfait. À voir, le projet est parfait selon qui? L’entrepreneur ou le client ??
À bon entendeur,
Tête Première
La garderie, vous connaissez?
La garderie, vous connaissez?
Jour 1
Chacun sa couleur
Des personnalités toxiques?
Restons optimistes!
Et si ça ne fonctionne pas?
Brrrr, le mois de décembre
Brrrr, le mois de décembre
S’il y a quelque chose d’universel, c’est bien la température et les changements d’humeurs qui arrivent avec les saisons. Mère nature est loin de nous rendre la vie facile au mois de décembre. Les journées qui se terminent plus tôt, le soleil qui quittent vers 16h00, l’accumulation des centimètres de neige ou encore, les vacances du temps des fêtes qui se font désirer encore quelques semaines. Le mois de décembre est un mois difficile pour la majorité d’entre nous. Pour plusieurs, cela implique une baisse de motivation et de rendement au travail.
Les baisses de motivation s’avèrent normal et les causes peuvent être multiples. Tout d’abord, tout le monde sait ce que veut dire le terme motivation, mais si votre bambin en quête de tout comprendre vous demande qu’est-ce que la motivation, que répondriez-vous? Selon le CRHA (Ordre des conseillers en ressources humaines agrées), la motivation au travail peut se définir comme un processus qui active, oriente, dynamise et maintient les comportements des individus vers l’atteinte d’objectifs attendus. Autrement dit, c’est une sorte d’énergie qui nous pousse à accomplir différentes actions dans le but de répondre, bien souvent, à des besoins qui nous sont propres. Concrètement, on peut illustrer le processus motivationnel par le fait que, d’aller travailler à tous les jours peut ne pas nous réjouir au quotidien (donc ne pas être SUPER motivant…), mais en général répond à des besoins fondamentaux comme le désir de réussite et le désir de s’épanouir. Cette rétroaction, essentielle à la survie (se sentir compétent, se sentir actualisé), promeut l’énergie nécessaire à se lever tôt le matin, à composer avec l’imprévue et les autres. Bref, cela nous garde motivés. Vous pouvez vous référez à la définition des besoins de Maslow dans l’article du mois de novembre afin de mieux comprendre l’importance de ces derniers.
Dans l’esprit de plusieurs gestionnaires et conseillers en ressources humaines, la motivation est un concept unilatéral qui ne varie qu’en intensité (avoir plus ou moins de motivation). Nous savons désormais que cette vision est erronée et la recherche scientifique nous a appris que la motivation varie à la fois en intensité et en qualité. Plus précisément, il y a 3 types de motivation sur le continuum d’autodétermination qui pourra nous aider à mieux comprendre comment les humains se positionnement devant leurs tâches quotidiennes. Les plus répandues sont la motivation intrinsèque et extrinsèque. La troisième est l’amotivation, qui vous comprendrez est une absence de motivation, un désengagement, une résignation ou encore un travailleur pour qui son emploi manque de sens dans son quotidien. Soit qu’il n’entre plus travailler ou encore, c’est l’employé qui ne performe pas du tout dans les tâches qui lui sont demandés. Pour les deux autres types, voici un bref résumé des concepts.
Motivation intrinsèque
Une personne est intrinsèquement motivée lorsqu’elle s’engage de façon volontaire et spontanée dans une activité/tâche au travail en raison de l’intérêt et du plaisir qu’elle y trouve et ce, sans aucune récompense en retour. En d’autres termes, ce type de motivation fait référence au fait d’accomplir une ou plusieurs tâches au travail par intérêt, par plaisir ou encore par satisfaction inhérente. Par exemple, nous pouvons parler davantage d’une vocation ou d’un réel plaisir à se rendre au travail que d’attendre jeudi, jour de paie ou encore d’être en attente d’une promotion afin d’augmenter notre motivation au travail. Souvent les entrepreneurs sont portés par cette énergie, cette motivation, dans leur travail et dans l’opérationnalisation de leur entreprise.
Motivation extrinsèque
Cette forme de motivation est plus simple à comprendre car, selon moi, elle est beaucoup plus répandue que la motivation intrinsèque. On la rencontre si fréquemment qu’on y est complètement habitué. Il s’agit d’un type de motivation basé sur l’attente d’une récompense ou encore par l’évitement de punitions. Les individus avec un degré élevé de motivation extrinsèque effectuent leur travail parce que cela leur procure un certain niveau de vie, ou encore que la raison principale pour laquelle ils se rendent au travail chaque matin est le salaire et les avantages sociaux que celui-ci procure. Il peut s’agir également de convoiter une collaboration avec une autre entreprise afin de bonifier les contrats ou encore, espérer un prix afin d’augmenter la visibilité de votre entreprise. Autrement dit, la motivation extrinsèque, c’est le principe de la carotte ou du bâton pour faire avancer son cheval : la crainte de vivre quelque chose de désagréable ou, à l’inverse, le désir d’avoir une récompense seront les seules préoccupations pour faire une série de comportements comme se lever et accomplir sa journée de travail. Comme ce type de motivation repose sur des facteurs externes, il est beaucoup moins stable et promeut de l’énergie variable en fonction de notre attente de récompense.
L’image ici-bas trouvé sur Pinterest (site apprendre vite et bien par Cyril Maitre) est un dessin bien simpliste des concepts de la motivation, mais qui nous permet de bien comprendre les définitions de chaque type de motivation.
L’optimisation est dans toute
Il est facile de voir pourquoi le type de motivation qui vient de l’intérieur serait optimal à celui qui est enclenché par des circonstances externes. Est-ce que ce ne serait pas le rêve si vos employés étaient motivés simplement par le fait d’adorer leur travail? S’ils faisaient ce qu’ils font parce qu’ils seraient intéressés de manière inhérente à leurs tâches et gagneraient en satisfaction simplement en les performant?
Dans vos rêves comme entrepreneur, oui.
Le souhait est légitime, mais revenons à la réalité, maintenant. Dans la vraie vie, il est plus ou moins impossible d’avoir un employé qui est complètement intrinsèquement motivé. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas mal en soi. Dans la réalité, la plupart des travailleurs sont motivés par une combinaisons de facteurs intrinsèques et extrinsèques et c’est tant mieux. Tentez de faire l’exercice de votre côté, qu’est-ce qui vous motive au quotidien ? En tant que maitre de votre propre entreprise, penchez-vous davantage vers des facteurs de motivations intrinsèques ou extrinsèques? Et si vous appliquiez cette réflexion à vos employés maintenant? Qu’est-ce qui les drive au quotidien? Dans un prochain article, nous aborderons comment améliorer le rendement des employés par le biais du concept de la motivation.
Bonne réflexion,
Conciliation travail-famille en temps de pandémie
Conciliation travail-famille en temps de pandémie
La conciliation travail-famille a toujours été un enjeu majeur dans la gestion du quotidien des familles d’ici. Depuis 2020, une forte majorité des parents se retrouvent à gérer des "meetings ZOOM" dans le confort de leur foyer pendant que le petit dernier se désorganise en caleçon (non loin de la caméra bien évidemment). La pandémie amène son lot de défis et d’adaptation. Apprivoiser le télétravail n’est pas une chose facile. Plusieurs entrepreneurs ont dû réinventer la fonction de leur commerce, assumer une hausse de leurs heures de travail pour éviter de sombrer ou à l’opposé, tout mettre sur pause à cause des mesures sanitaires imposées. Inévitablement, cela a eu un impact sur les travailleurs, mais également sur leurs enfants. Ces derniers ne pouvaient plus voir d’amis, devait faire l’école à la maison et parler avec mamie et papa par le biais de Facetime.
Avoir une tête à chapeaux
Au cours du confinement, les entrepreneur-parents se sont vu porter de nombreux chapeaux en plus de leur charge mentale quotidienne. Les parents ont dû se débrouiller pour devenir des enseignants, des éducateurs ou encore des designers d’intérieur afin de configurer des espaces de travail pour tous (petits et grands). D’un autre côté, votre côté cheerleader a dû refaire surface pour tenter de motiver les troupes dans la routine quotidienne, dans la période d’école à la maison, dans les moments de jeux confinés. Les impacts sont grands selon les récentes études. Certains foyers ont vu peu de changement à leur routine déjà casanière tandis que pour d’autres, cela fût plus difficile. Les impacts qui ressortent pour les enfants sont : la solitude, l’isolement, l’augmentation du temps passé sur les écrans et l’échec scolaire. Du côté des parents, les impacts sont davantage reliés à l’humeur. On peut y dénoter des parents plus irritables, avec moins de constances au niveau des interventions avec les enfants, la pression de performer, l’augmentation du stress et de la fatigue (autant physique que psychologique). L’accès difficile au réseau de soutien a été fatal pour plusieurs. Alors que la charge mentale pouvait être abrégée par un souper entre amis ou encore par un séjour des enfants chez les grands-parents, cela n’était plus possible et ce, pendant plusieurs mois.
Les mesures accommodantes, en mode survie.
Les entrepreneurs-parents se retrouvent à l’avant-plan sur deux principaux domaines de leur vie soit la gestion de leur commerce et la gestion de leur maisonnée. Devant ces faits, des mesures accommodantes ont dû être ajoutées pour favoriser le bien-être des travailleurs et assurer une loyauté en ces temps difficiles. L’institut national de santé publique du Québec a publié des recommandations afin de soutenir les parents au travers de cette pandémie mondiale. Le fait de se sentir compris et soutenu dans leur réalité familiale permet aux entrepreneurs de réduire le stress au quotidien. L’ouverture au dialogue avec ses employés/ses associés est primordial pour favoriser un sentiment d’appartenance à son travail. Par la suite, il est possible de soutenir les employés dans la priorisation de leurs tâches et de leurs mandats afin d’alléger leur quotidien et afin de maintenir un niveau d’énergie élevé pour les projets les plus importants. Évidemment, la flexibilité dans les horaires ou la possibilité de faire des heures réduites sont des mesures qui accommodent les employés qui ont de jeunes enfants. En terminant, le fait de régulariser les accommodations pour tous les employés (éviter le favoritisme) au sein d’une même compagnie permet une meilleure adhésion à l’organisation.
Faut bien qu’il y voit du positif dans tout ça
Ces mesures accommodantes ont plusieurs bienfaits que ce soit pour l’employé, mais aussi pour l’employeur qui souvent, peut se sentir bien seul à gérer sa business. Le fait d’avoir des employés dévoués et heureux peut permettre d’entretenir un sentiment de bien-être au bureau et augmenter le nombre de sourires échangés dans le corridor. De plus, le fait de miser sur la conciliation travail-famille permet d’attirer la main d’œuvre, la rétention du personnel, la diminution des absences/retards, augmenter la productivité et diminuer la détresse psychologique des employés. En ce qui a trait à la possibilité de faire du télétravail, il a été largement démontré que la performance pouvait être supérieure tant en termes de qualité que de quantité.
L’annonce d’une possible quatrième vague peut amener une augmentation du niveau d’anxiété chez les parents qui repassent dans leur tête les mesures sanitaires et les impacts sur leur vie de famille. La pandémie de la COVID-19 a mis la vie de famille sens dessus dessous à travers le monde. Néanmoins, un constat est clair, l’humain est une créature résiliente qui sait s’adapter et qui a su passer au travers de plusieurs crises au cours de son évolution. Vous êtes plus forts que vous ne le pensez. Les femmes, vous avez quand même accouché d’un bébé de 7 livres, ne l’oubliez pas. De plus, vous n’avez pas pris le chemin le plus facile en choisissant le métier d’entrepreneur. Si tel est le cas, c’est que vous aviez des forces insoupçonnées et de la drive pour braver les tempêtes. Malgré tout, ne sous-estimez pas le pouvoir de ventiler vos inquiétudes ou vos signes d’épuisement à un professionnel, au besoin. Nous sommes là pour vous accompagner si tel est le cas.
L’équipe clinique de Tête Première
Illusion d'optique
Illusion d'optique
À l’ère d’Instagram et des autres réseaux sociaux, le succès, la beauté et l’argent sont des messages qui circulent au quotidien dans « notre feed. » Des images récurrentes qui nous rappellent comment de notre côté, la vie ne tourne pas si rond : soucis pour l’entreprise, dettes qui s’accumulent, dernier refus d’investissement de la banque, la petite recrue qui vient de nous lâcher pour réaliser ses projets personnels. À cela peut s’ajouter le diagnostic de TDAH de Noah qui vient de tomber, une baisse de désir sexuel, la crainte que l’infidélité s’incruste dans notre couple ou encore mamie qui vieillit trop rapidement à notre goût. C’est une pression constante sur notre système. Et crack, comme une fracture, une fracture de l’âme. La dépression s’immisce. Les symptômes prennent de plus en plus de place. Une petite passe plus difficile devient plus pesante, plus drainante. Les mots que l’on ne voulait jamais prononcer ont gagné. L’image de superhéros de l’entreprise s’écroule. Il est important de comprendre qu’un entrepreneur est avant tout un être humain, ce n’est pas une machine à succès. La solitude, les déceptions, l’anxiété, le manque de soutien peuvent mener à une rupture de fonctionnement.
Fracture de l’âme
La détresse psychologique est un tabou lourd à porter et nous en sommes conscients. En 2018, le regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec a mené une enquête auprès d’environ 300 entrepreneurs. Résultat? 71,5 % d’entre eux affirment avoir des symptômes de détresse psychologique élevée. Cela implique que vous n’êtes clairement pas seul sous votre nuage gris. Voici quelques symptômes à prendre en considération :
- Fatigue, manque d’énergie
- Diminution ou augmentation de l’appétit
- Apparition de malaises physiques tels que : maux de tête, douleur au dos ou à l’estomac
- Tristesse
- Perte d’intérêt
- Sentiment de culpabilité/d’échec
- Difficulté à se concentrer sur la tâche, à prendre des décisions
- Idéations suicidaires
Oui c’est difficile être entrepreneur, oui vous aurez des passes plus difficiles. Chaque déception ou moments de découragement n’impliquent pas des symptômes dépressifs, rassurez-vous. Il est important de normaliser la présence d’émotions négatives au quotidien. Toutefois, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable advenant que vos symptômes prennent toute la place. Le principal symptôme de la dépression est un sentiment de désespoir. Il est à noter que les symptômes, avant de vous inquiéter, doivent durer plus de deux semaines et nuire à l’accomplissent de vos activités quotidiennes. La dépression se vit différemment pour chacun d’entre nous. L’image de la personne clouée au lit qui pleure du matin au soir n’est pas le reflet de toute personne qui a des symptômes dépressifs. Plusieurs personnes continuent de travailler malgré un diagnostic de dépression. De là qu’il faut demeurer attentif aux symptômes et être doux envers soi-même.
Lumière au bout du tunnel
Un mouvement d’ouverture et d’écoute s’installe dans la communauté des entrepreneurs puisque la situation ne peut plus perdurer ainsi. Renseignez-vous sur les programmes de mentorat et de réseautage (comme Tête première!). De savoir que d’autres entrepreneurs vivent la même réalité que vous, avec des défis semblables peut permettre de réduire la tension mentale et diminuer la détresse psychologique. Il est d’ailleurs démontré que les soins et services en psychothérapie sont aussi efficaces que la médication pour réduire et même éradiquer les symptômes dépressifs. Plus particulièrement, les traitements psychologiques qui s’articulent selon l’approche cognitivo-comportementale offrent de beaux résultats pour les personnes qui osent s’y intéresser.
L'équi-Quoi??
L’équi-Quoi??
Un bref retour dans vos souvenirs. Vous rappelez-vous...avant de démarrer votre entreprise? Dans ce temps, lointain, où vous arriviez à profiter de vos temps libres? Je peux vous aider au besoin : brunch entre amis, match d’hockey entre amis, voyage avec les enfants ou encore un petit moment détente au spa avec vous-mêmes.
L’entrepreneuriat rime avec de nombreuses responsabilités, manque de temps et période d’insomnie pour la majorité d’entre vous. Plusieurs articles parlent de l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. L’enjeu est encore plus criant pour les entrepreneurs. Je ne réinventerai pas la roue avec cet article. Néanmoins, un rappel n’est jamais de trop. Il est important de se rappeler que les priorités changent avec le temps, selon le développement de l’entreprise, mais aussi selon notre rythme de vie personnelle et/ou familiale. D’en prendre conscience et de s’allouer 10 min pour y réfléchir (oui oui, dix minutes dans votre horaire déjà rempli) est un exercice qui devrait faire partie de votre agenda ou votre to-do list aux saisons. De nouvelles couleurs dans le ciel devraient vous inspirer à réfléchir sur vos priorités autant personnelles que professionnelles.
Cours de psycho 101
Je vous ramène à votre cours de psychologie au CÉGEP pour vous introduire la pyramide de Maslow. Élaboré par Abraham Maslow dans les années 1940, ce schéma est encore utilisé à ce jour pour nous faire réaliser l’importance de nos besoins dans notre quotidien. L’inventeur explique que l’Homme doit satisfaire le besoin du premier niveau avant d’acquérir la motivation nécessaire pour l’accomplissement des besoins du second niveau (hiérarchisation des besoins).
Brièvement, les besoins physiologiques (souvent les plus oubliés par les entrepreneurs) sont, entre autres, manger adéquatement, avoir une qualité de sommeil, se reposer, investir sa vie sexuelle. Ces besoins sont le socle de la pyramide et c’est en oubliant de prioriser ces éléments essentiels que votre projet de rêve peut se conclure en un épuisement professionnel. De lire mon article est déjà un bon début, mais outre cela, parcourez votre journée dans votre tête et demandez-vous :
- Avez-vous dîné debout sur le coin du comptoir-lunch en discutant de dossiers urgents avec votre associé?
- Avez-vous répondu à des courriels professionnels avant de vous coucher?
- C’est quand la dernière fois que vous êtes allés prendre une marche juste pour respirer de l’air frais 15 min ?
- Combien d’heures consécutives avez-vous travaillé/réfléchi (eh oui ça compte!) à l’entreprise aujourd’hui?
- Est-ce que vous abusez de la caféine afin de maximiser vos heures dans une journée?
Le prochain palier concerne le besoin de sécurité (recherche d’un environnement stable, faire confiance, besoin d’être protégé, sécurité d’emploi). En troisième plan se retrouve le besoin d’appartenance, c’est-à -dire, le besoin de savoir que l’on compte pour les autres, pouvoir s’exprimer et partager. Viennent ensuite les étages supérieurs où les entrepreneurs investissent beaucoup d’énergie, soit le besoin d’estime et le besoin d’accomplissement.
Sortez papiers et crayons
Ce que vous devez retenir, c’est que pour être au top de votre performance comme entrepreneur, il ne faut pas mettre de côté que vous êtes une personne entière avant tout, que vous êtes un parent, une fille, un frère, une amie, un mentor pour quelqu’un. Et que, pour réussir tous ces mandats, il ne faut pas mettre tous vos œufs dans le même panier. La clé d’un projet entrepreneurial qui traverse les années est ce mot : LIMITE. LIMITE. LIMITE. Les risques de minimiser l’importance d’un rythme de vie sain et équilibré est de brûler son énergie et toute motivation d’ici quelques années. Il n’y a pas que les échéances et un mauvais placement à la bourse qui peuvent faire crasher votre entreprise, mais bien le fait que vous n’ayez plus d’énergie nécessaire pour en être le patron.
Les entrepreneurs sont des gens efficaces, performants et créatifs. Néanmoins, pour faire le plein d’idées et renouer avec sa passion initiale, il est important de prendre du temps pour soi, de quitter le bureau quelques jours afin d’avoir envie d’y revenir. Certes, votre entreprise vous tient à cœur, mais vous avez engagé des employés pour leurs compétences et leur professionnalisme. Pratiquez-vous à leur faire confiance et à prendre soin de vous. De plus, vous allez leur montrer l’importance de prendre soin de santé mentale et d’investir les autres sphères de la vie. De ce fait, cela pourra augmenter l’indice de bien-être au bureau et miser sur la loyauté des employés. Une pierre deux coups!
Certes, vous pouvez être fiers de ce que vous avez accompli sur le plan professionnel, mais l’épanouissement dans une seule sphère de votre vie peut peser lourd dans la balance. N’oubliez pas de rire, de bouger, de prendre le temps de déguster un bon repas (assis à une table, avec des convives de préférence) et ce, sans trop de culpabilité. Si vous avez besoin de support pour le faire, vous pouvez communiquer avec la clinique Les Psy Trucs. En tant qu’entrepreneurs, on vous offre des séances avec une thérapeute pour un prix ridiculement bas. Avoir de saines habitudes de vie, c’est aussi prendre soin de sa santé mentale.